Le monde scientifique, environnemental et animalier est en deuil. Jane Goodall, la célèbre primatologue britannique, est décédée le 1er octobre 2025 à l’âge de 91 ans, de causes naturelles, alors qu’elle se trouvait en Californie dans le cadre d’une tournée de conférences.

Une vie dédiée à la nature et aux chimpanzés
Née le 3 avril 1934 à Londres, Jane Goodall a consacré sa vie à l’étude des chimpanzés sauvages.
- En 1960, sous l’égide de l’anthropologue Louis Leakey, elle démarre ses recherches dans la réserve de Gombe, en Tanzanie.
- Elle observe des comportements qui remettent en cause la démarcation nette entre l’humain et les autres espèces : l’usage des outils, des formes complexes de communication, des liens sociaux forts chez les chimpanzés, des émotions, etc.
Un engagement éthique, scientifique et militant
Au-delà de ses découvertes scientifiques, Jane Goodall aura été une figure majeure pour :
- La protection de l’environnement et de la biodiversité, sensibilisant le public sur les menaces que représentent la déforestation, la perte d’habitat, le braconnage, et le commerce illégal d’animaux sauvages.
- La fondation du Jane Goodall Institute en 1977, et la création du programme Roots & Shoots (Jeunes Racines & Pousses), destiné à encourager les jeunes à agir pour la nature dans leur vie quotidienne.
- Son rôle de Messagère de la paix des Nations Unies et l’usage de sa notoriété pour porter des messages de compassion, d’empathie envers les animaux, et de responsabilité humaine envers la planète.
Un héritage immense
- Jane Goodall a profondément modifié notre compréhension des primates, en particulier des chimpanzés, et plus largement, elle a contribué à repenser la place de l’humain parmi les êtres vivants.
- Elle laisse derrière elle une génération de chercheurs, d’activistes, d’enseignants, de jeunes qui s’inspirent de son action. Les programmes qu’elle a lancés se poursuivent dans des dizaines de pays.
- Son décès rappelle aussi l’urgence des enjeux environnementaux : le dérèglement climatique, la disparition progressive des espèces, la dégradation des écosystèmes, etc. Beaucoup soulignent qu’elle aura jusqu’au bout été une voix pour la nature, même dans les temps difficiles.
Ce que nous pouvons retenir et faire
Au sein du domaine vétérinaire, du soin animalier, de la conservation et plus largement dans les sciences de la vie, le parcours de Jane Goodall offre plusieurs enseignements :
- Empathie et observation : elle nous montre l’importance de regarder les animaux non pas seulement comme objets d’étude, mais comme des êtres sensibles, avec des personnalités, émotions et relations.
- Recherche de terrain et patience : ses décennies passées à Gombe illustrent qu’un travail sur le long terme, avec sérieux et humilité, produit des découvertes majeures.
- Militantisme basé sur la connaissance : elle a su faire dialoguer science et éthique, alliant données concrètes et plaidoyer pour la cause animale et environnementale.
- Engagement individuel : par ses messages destinés aux jeunes (Roots & Shoots), par ses conférences, elle a incité chacun à agir à son niveau pour préserver la biodiversité, réduire notre impact, favoriser l’environnement.
Conclusion
Jane Goodall n’était pas simplement une chercheuse : elle était une voix. Une voix douce mais persistante, une voix d’espoir, une voix de rappel que nous partageons cette planète avec d’autres êtres sensibles, et que notre responsabilité est collective. Son décès marque la fin d’une époque, mais son héritage, lui, continue à vivre, dans les chimpanzés qu’elle a observés, dans les jeunes qu’elle a inspirés, dans les arbres, les forêts, les rivières et les animaux qu’elle a si ardemment défendus.
Pour nous, c’est une invitation à poursuivre ce combat : pour les animaux, pour leur bien-être, pour la nature, dans chaque geste, dans chaque décision. En hommage à Jane Goodall, continuons de nous engager, d’apprendre, de protéger.
Références
Articles / Études scientifiques de Jane Goodall
| Titre | Année | Revue / source | Sujet principal |
|---|---|---|---|
| Nest Building Behavior in the Free Ranging Chimpanzee | 1962 | Annals of the New York Academy of Sciences | Observation des nids construits par les chimpanzés à l’état sauvage, techniques, periodicité, etc. |
| Tool-Using and Aimed Throwing in a Community of Free-Living Chimpanzees | 1964 | Nature | Découverte de l’usage d’outils (branche/stick pour attraper termites), et lancé dirigé d’objets, montrant des capacités cognitives inattendues chez les chimpanzés. |
| The Behaviour of Free-living Chimpanzees in the Gombe Stream Reserve | 1968 | Animal Behaviour Monographs, Vol.1, Part 3 | Monographie basée sur sa thèse, étude approfondie des comportements sociaux, alimentaires, familiaux de la communauté Kasakela à Gombe. |
| Tool-use in Free-living Baboons in the Gombe National Park, Tanzania | 1973 | Nature | Étude du comportement d’usage d’outils chez des babouins sauvages, extension des observations au-delà des chimpanzés. |


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